Vue de la rivière Chaudière à St-Lambert, Qc / Photo prise par Adrien Breton
Chez l’être humain, la dureté et la souplesse doivent se compléter et s’harmoniser, tout comme c’est le cas dans la nature.
En ju-jitsu traditionnel, il faut bien souvent être souple pour accueillir et dévier les coups d’un agresseur, et à d’autres moments, il faut faire preuve de dureté, lors d’une transition, par exemple, pour assainir un coup à l’attaquant afin de le déstabiliser le temps de lui faire un étranglement, une clé de bras, etc. sans qu’il résiste. Dans notre quotidien, comme nous le verrons plus loin, c’est cette harmonisation de la souplesse et de la dureté qui garantit le succès de nos relations, de nos entreprises et de toutes nos actions.
Considérez un instant l’exemple de l’eau dont dépend l’ensemble des êtres vivants sur notre belle planète. Dans une rivière tumultueuse et ses rapides, l’eau contourne sans résister les obstacles se dressant sur son passage tels que les rochers… et elle poursuit son chemin avec persistance. Au fil des millénaires, elle finit par éroder la pierre pourtant bien plus dure qu’elle et définit son propre lit. L’eau est essentielle à la survie de tout ce qui vit, mais il lui arrive aussi d’être dure et de semer la destruction sur son passage. Que l’on songe, par exemple aux raz-de-marée, aux tsunamis, aux orages violents, etc. Il en va de même de la végétation, selon sa nature frêle ou solide. Ainsi, dans le cas d’un arbre à la taille imposante tel le palmier, celui-ci, du fait de sa grande souplesse, peut résister aux pires attaques d’un ouragan. Par ailleurs, grâce à son bois dense et dur, à son système racinaire bien développé et à la dureté de son écorce, le chêne, pour sa part, est très robuste et jouit d’une grande longévité, même si dans son cas, il n’est pas du tout connu pour sa flexibilité. J’invite donc ceux qui ne jurent que par la dureté ou, au contraire, que par la souplesse à observer plus attentivement le comportement de la nature.
Qu’en est-il de l’être humain? Certaines personnes s’identifient uniquement à la souplesse à laquelle elles associent les notions de tendresse et d’amour universel. Dans bien des cas, cette approche les sert bien et ils ont de la facilité à créer des liens. Mais, parfois, des individus mal intentionnés abusent de leur bonté et de leur acceptation inconditionnelle. Dans certains cas, cette souplesse les expose aux pires abus et parfois même à la brutalité. À l’autre bout du spectre, il existe des êtres durs et dépourvu d’amour, prêts à profiter de la moindre occasion pour parvenir à leurs fins. D’autres encore (et ils sont nombreux) oscillent au gré de leur égo entre ces deux extrêmes sans jamais les harmoniser ou les mettre en équilibre.
Parlons-en de cet égo chez les êtres humains ! Il nous distingue radicalement de l’espèce animale qui, dans la majorité des cas, ne fait que répondre à ses instincts. Les carnivores dévorent d’autres êtres pourtant encore vivants, non pas par méchanceté mais tout simplement pour se nourrir. Pour leur part, les herbivores mangent de l’herbe, des fruits, etc. et ce faisant, ils tuent, eux aussi à leur manière, d’autres être vivants mais du règne végétal. Pour notre part, nous sommes des omnivores capables de nous nourrir à partir d’un l’un ou l’autre, soit du règne végétal ou du règne animal, ou encore des deux.
Pour sa part, le genre humain répond d’abord et avant tout aux exigences de son ego, ce « je » ou ce « moi » qui se raffermit avec l’âge. Et c’est ce qui me fait dire que nous sommes notre pire ennemi; car l’égo est un bien mauvais conseiller. Bien avant l’adversaire ou le compétiteur (que ce soit au travail, à la maison ou dans notre cercle de connaissances), c’est notre ego que nous devrions vaincre et asservir si nous souhaitons vraiment trouver l’équilibre, l’harmonie et la complémentarité entre la souplesse et la dureté… qui à mon sens, sont nos deux alliés indispensables une fois en équilibre. Car voici le genre de piste sur laquelle votre ego peut vous lancer :
- Haine – Je hais tous ces parvenus.
- Orgueil – Pour qui se prend-il de me dire quoi faire?
- Peur – Pas question que je perde mes acquis dans cette aventure !
- Jalousie – Regarde-le donc se pavaner dans sa Lamborghini !
- Mépris – Il ne mérite même pas que je lui adresse la parole.
- Inhibition – Je ne mérite sûrement pas l’attention qu’elle me porte.
- Préjugé – Elle est beaucoup trop vieille pour occuper ce poste !
Cette liste, qui pourrait être bien longue, illustre les différentes idées et les sentiments négatifs que nous inspire notre ego débridé. Compte tenu de son importance et omniprésence dans la vie de chacun, à divers degrés, il m’apparaît évident que notre plus grand défi consiste à l’asservir afin d’évoluer vers notre plein potentiel humain et notre destinée ultime d’être spirituel affranchi des contraintes matérielles. D’où l’importance d’harmoniser les opposés. Ainsi…
- pour éliminer la haine de son cœur, il faut apprendre à aimer tout le monde, même ceux qui ne sont pas aimables et qui nous veulent du mal (il faut apprendre à combattre efficacement mais aussi, à aimer et respecter ses ennemis et non pas seulement ceux et celles qui sont aimables et agréables;
- pour délaisser l’orgueil et développer son humilité, il faut savoir reconnaître la valeur réelle de chacun;
- pour contrer efficacement la peur de l’autre, de l’inconnu, etc. il faut développer sa force tant physique qu’intérieure afin de pouvoir faire face aux dangers;
- pour délaisser le sentiment de jalousie, il faut apprendre à connaître et à apprécier son propre potentiel;
- etc….
Le lecteur attentif aura sûrement su détecter dans ce qui précède la nécessité d’être à la fois SOUPLE et AIMANT, mais aussi, FORT et capable de FERMETÉ et même, de DURETÉ lorsque cela s’avère nécessaire. Ces caractéristiques peuvent paraître contradictoires de prime abord; mais en fait, elles sont plutôt complémentaires. L’une ne peut exister harmonieusement sans l’autre. Il s’agit du principe du yin et du yang bien compris. Tout dans l’univers repose sur cette dualité complémentaire qu’il faut mettre en équilibre.
L’humain, de part sa « conscience », est capable de transcender la nature animale à savoir, de comprendre et de réaliser de grandes choses. Pourquoi se contenter du bas de l’échelle ou de la pyramide?
Bonne continuité sur le sentier de l’épanouissement personnel !
Adrien Breton, Shihan
L’auteur de ces lignes est diplômé de l’Université de Toronto où il enseigna la traduction vers l’anglais et vers le français pendant plusieurs années. Même à la retraite et fort d’une longue carrière comme enseignant de langues et de ju-jitsu traditionnel d’autodéfense, il intègre à sa pédagogie un élément de coaching de vie visant le développement personnel. Si les réflexions qui précèdent vous intéressent, n’hésitez pas à lui écrire. C’est avec grand intérêt qu’il lira et répondra à vos commentaires s’il y a lieu.
https://coursdanglaisprives.ca/
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